Rencontres Inter-Libanaises du Mont-Pèlerin 2007-2010

[ Consulter le rapport – PDF – Conflict and Solidarity. The Inter-Lebanese dialogue 2007— 2010 ]

La situation globalement conflictuelle que présentent aujourd’hui les espaces arabes et musulmans et ses conséquences ailleurs en Europe et dans le monde, a ouvert un vaste champ d’action pour l’Association. C’est ainsi que depuis plus d’un an, elle a consacré ses efforts à la question libanaise. Suite à un débat public organisé sous les auspices de l’Institut HEI à Genève sur cette question, à l’automne 2006, elle s’est attachée durant l’année 2007 à prolonger ses efforts en réunissant à trois reprises, en Suisse, un groupe de personnalités libanaises, représentatives de tous les courants politiques, confrontées à des échéances institutionnelles décisives et présentant de nombreux dangers.

Ces rencontres ont permis, à chaque fois, de faire progresser les points d’accords, d’identifier les divergences et d’en clarifier l’importance, et enfin de bâtir peu à peu un esprit d’entente nationale propre à redonner cours au « vivre ensemble » d’une libanité à reconstruire.

Un des facteurs de succès majeur de cette initiative est sans aucun doute l’étroite collaboration entre l’ASDAEM et le DFAE. Le soutien constant et indéfectible de la Suisse a permis d’inscrire dans la durée cet effort. Cette perspective de longue durée tranche avec d’autres initiatives menées de façon ponctuelle et perdent par conséquent, de leur impact dans une région du monde où le facteur temps est primordial.

L’Association a ainsi pu affiner une démarche méthodologique applicable à d’autres champs politiques du Proche et Moyen- Orient.

Situation au Liban. Une fois de plus, le Liban se trouve confronté aux dérives communautaristes qui se nourrissent à la fois des faiblesses de l’Etat et des ingérences extérieures, elles- mêmes suscitées par les désordres et violences de la région. Cependant, élément nouveau, on peut observer l’émergence d’une conscience identitaire commune partagée par une majorité de Libanais, y compris les dirigeants politiques, qui réalisent que le prix de la discorde est devenu exorbitant.

La situation actuelle est un enchevêtrement inextricable de positions politiques inattendues, d’alliances surprenantes et, finalement, d’impasses que ni la force ni apparemment les négociations ne sont capables de surmonter.

Le Projet. Dans cette perspective, l’ASDEAM a organisé une série de rencontres entre les différents courants libanais représentés par des conseilleurs politiques qui se caractérisent par leur ouverture d’esprit, leur volonté réelle de sortir de l’impasse, leur crédibilité et leur légitimité auprès des courants qu’ils représentent.

Objectifs. L’objet de ces Rencontres est d’amener les participants à examiner les causes profondes de l’impasse libanais, à savoir l’incapacité des libanais à traduire leur volonté de vivre ensemble dans un cadre institutionnel stable. Il ne s’agit pas de traiter des symptômes de la crise que sont les points d’achoppement actuels (tribunal international, participation, élections, relations avec la Syrie, contrôle des frontières etc.). L’urgence est en effet que les Libanais eux-mêmes réinventent, restaurent, revisitent et aboutissent à conclure un Pacte National renouvelé qui sera le socle sur lequel se bâtiront l’Etat, les institutions et tout le projet de société. Ces rencontres devraient ouvrir la voie non pas à une négociation uniquement politique mais à un dialogue profond qui pourrait fournir les fondements d’une solution pérenne.

 

Objectifs, Concept et Méthodologie

  1. Conceptualisation et méthodologie des Rencontres interlibanaises

Situation au Liban. Une fois de plus, le Liban se trouve confronté aux dérives communautaristes qui se nourrissent à la fois des faiblesses de l’Etat et des ingérences extérieures, elles-mêmes suscitées par les désordres et violences de la région. Cependant, élément nouveau, on peut observer l’émergence d’une conscience identitaire commune partagée par une majorité de Libanais, y compris les dirigeants politiques, qui réalisent que le prix de la discorde est devenu exorbitant.

La situation actuelle est un enchevêtrement inextricable de positions politiques inattendues, d’alliances surprenantes et, finalement, d’impasses que ni la force ni apparemment les négociations ne sont capables de surmonter.

En réalité, le problème central n’est plus la question d’une allégeance nationale à une libanité sur laquelle tous ou presque sont prêts à s’accorder, mais plutôt les termes d’un règlement politique concerté qui constituerait le fondement d’un nouveau Pacte National offrant une communauté de vie libre et citoyenne à tous les Libanais. Un tel règlement implique un renouvellement des institutions nécessaire à la réaffirmation d’un Etat de fait et de droit, accepté et voulu par tous comme le meilleur garant de leur existence spécifique et de leur bien commun.

Le Projet. Dans cette perspective, l’ASDEAM a organisé une série de rencontres entre les différents courants libanais représentés par des conseilleurs politiques qui se caractérisent par leur ouverture d’esprit, leur volonté réelle de sortir de l’impasse, leur crédibilité et leur légitimité auprès des courants qu’ils représentent.

Objectifs. L’objet de ces Rencontres est d’amener les participants à examiner les causes profondes de l’impasse libanais, à savoir l’incapacité des libanais à traduire leur volonté de vivre ensemble dans un cadre institutionnel stable. Il ne s’agit pas de traiter des symptômes de la crise que sont les points d’achoppement actuels (tribunal international, participation, élections, relations avec la Syrie, contrôle des frontières etc.). L’urgence est en effet que les Libanais eux-mêmes réinventent, restaurent, revisitent et aboutissent à conclure un Pacte National renouvelé qui sera le socle sur lequel se bâtiront l’Etat, les institutions et tout le projet de société. Ces rencontres devraient ouvrir la voie non pas à une négociation uniquement politique mais à un dialogue profond qui pourrait fournir les fondements d’une solution pérenne.

Méthodologie. Les Rencontres ne visent pas à la conclusion d’accords officiels, d’autant plus que les participants ne sont pas mandatés à cette fin. Cependant, ils ont pu, par le fait de passer ensemble, à chaque fois, un certain nombre de jours en un lieu fermé, acquérir une force de représentation qui, après la troisième rencontre, a été reconnue par les dirigeants respectifs des divers courants politiques libanais. A partir de ce degré de représentativité, il a été possible d’offrir à ces dirigeants la possibilité d’élever le niveau hiérarchique des participants, en l’élargissant et en l’approfondissant, pour de futures rencontres destinées à passer à l’examen de questions plus précises et plus techniques. Il s’agissait donc de donner la possibilité à des membres éminents de la société civile libanaise, déjà impliqués, à des titres divers, dans la vie politique, de défricher et de déminer certains champs de la scène libanaise, préparant ainsi la voie à une implication hiérarchiquement supérieure de participants habilités à passer de la représentation à la négociation. Nous pourrions nommer cette approche facilitated joint brainstorming. Par la progression, planifiée et encadrée, à chaque encontre, des résultats à obtenir et atteints, il convenait de constituer un groupe destiné à durer, à servir de référence, dans une situation où plus aucune plateforme de rencontre n’existait au Liban.

Enfin, par l’utilisation réfléchie des médias dès la première rencontre, il s’agissait de diffuser dans l’espace publique libanais d’abord, jusqu’aux directions politiques respectives ensuite, officieusement puis plus officiellement, les résultats obtenus afin de démontrer les possibilités d’accords et de délimiter les zones de divergences. Autrement dit, en prenant exemple sur le système consensuel suisse, il fallait tenter de bâtir une concordance qui implique l’adhésion des divers courants à des positions considérées comme essentielles pour l’existence du Liban par chacun des partenaires. Dans le sens où la scène politique libanaise est représentative, dans sa composition et ses soubassements sociologiques et anthropologiques de nombre de sociétés arabo- musulmanes aujourd’hui en crise, l’Association considère que cette approche, expérimentée dans le cas libanais, pourrait être utilement appliquée dans d’autres situations conflictuelles de la région.

 

Participants

Participants. Les personnes suivantes ont participé à cette table ronde : Ali Fayyad, Professeur de sociologie à l’université libanaise et directeur du centre d’études stratégiques et de documentation ; Ali Hamdan, conseiller auprès de Mr Nabih Berri (Président du Parlement et chef du parti AMAL) pour les affaires internationales ; Aref El Abed, conseiller du Premier Ministre Mr. F. Siniora ; Rola Noureddine ,conseillère du Premier Ministre Mr. F. Siniora ; Farid  ElKhazen, professeur de sciences politiques à l’université américaine de Beyrouth, membre du parlement et courant national libre dirigé par M. Aoun ; Ghassan Mokhaiber, avocat membre du parlement, président de la commission des droits de l’homme et membre du courant national libre dirigé par M. Aoun ; Raghid El Solh, politologue, directeur du centre de recherches sur les démocraties à Oxford ; Ghaleb Mahmasani, Avocat membre de la commission pour la réforme de la loi électorale ; Antoine Messarrah, Professeur à l’université St Joseph, président de l’association libanaise de sciences politiques, directeur de l’observatoire pour la paix civile ; Abbas Al Halabi; ancien juge, professeur à l’USJ ; Joseph Nehme, Avocat, Chef des relations extérieures au sein du Parti des Forces Libanaises

En plus des participants libanais, l’ASDEAM a invité les personnalités suisses suivantes afin de faciliter et modérer le débat : Didier Pfirter, Ambassadeur ; Vera Gowlland- Debbas, Professeur ; Pascal Mahon, Professeur ; Patrick Haenni, chercheur; François Barras, Ambassadeur ; Pierre de Senarclens, Professeur.

 

Soutiens

Soutiens. Elle a été soutenue par le DFAE en la personne de Monsieur l’Ambassadeur Didier Pfirter et son équipe, par l’Ambassade de Suisse au Liban en la personne de Monsieur l’Ambassadeur François Barras, par la Banque Audi Genève, La Banque du Liban et d’outre mer Beyrouth et la  Banque Méditerranée  Beyrouth et la Banque de Beyrouth et des Pays Arabes Beyrouth.

Rôle de la Suisse

Le Rôle de la Suisse. Les Rencontres se sont déroulées sous les auspices de la Suisse. La neutralité de la Suisse et aussi son expérience historique atypique ont été de la plus grande utilité, loin des passions et fureurs de la scène libanaise. Ce cadre privilégié a permis aux personnalités libanaises de réfléchir en toute sérénité à l’invention d’un nouveau patriotisme institutionnel propre à dépasser les clivages communautaires.

Ces rencontres libanaises ont reçu et  le soutien matériel et technique du Département Fédéral Suisse des Affaires Etrangères et de son Ambassade à Beyrouth.

Les Ambassadeurs Barras et Pfirter ainsi que M. Kim Siltzer du DFAE ont déployé tout le savoir faire diplomatique pour permettre a ces rencontres d avoir lieu et de réussir.

 

Compte Rendus des rencontres

La première Rencontre : Mont- Pèlerin – 20 et 21 avril 2007

Le but immédiat était de procéder d’abord à un constat des éléments et des facteurs politiques et institutionnels qui bloquent le fonctionnement de l’Etat libanais et de procéder à un inventaire de propositions susceptibles d’offrir des solutions.

Constat. Les participants ont tous reconnu que la crise politique actuelle est aussi une crise institutionnelle en l’absence de tout processus ou moyen institutionnel de règlement (ou de volonté d’utiliser ceux qui existent même s’ils sont imparfaits). Ce blocage est particulièrement inquiétant dans la perspective de l’échéance présidentielle de l’automne prochain. La paralysie des institutions, les Accords de Taëf pour la première fois véritablement mis à l’épreuve après la fin de la médiation syrienne, leur interprétation et leur incomplète mise en œuvre, tous ces facteurs conflictuels ont paralysé la vie du pays et demandent un réexamen en profondeur. A tout cela se sont ajoutées les tensions internes, anciennes et nouvelles, dues à ces dysfonctionnements et celles provoquées par les conséquences des attaques israéliennes de l’été 2006.

Propositions. Toute solution durable destinée à assurer à l’Etat libanais une plus grande stabilité et le rétablissement de sa souveraineté intérieure et extérieure, ne peut faire l’économie d’une réforme institutionnelle profonde. Cette réforme ne pourrait aboutir qu’à la suite d’une période de transition sur le programme de laquelle toutes les parties devraient s’entendre. Ce programme devrait inclure l’établissement d’un organe de médiation non politique qui puisse se substituer à la tutelle syrienne. L’idée d’un Conseil Constitutionnel aux pouvoirs plus étendus a été émise mais les opinions divergent encore quant aux contours de ses prérogatives. Doit-il être actif dans la crise actuelle ou convient-il d’abord de surmonter le blocage présent pour travailler ensuite à une meilleure définition des pouvoirs de ce Conseil comme organe de stabilisation du système à l’avenir ? En outre, est mentionnée la nécessité d’une nouvelle loi électorale, d’une décentralisation des pouvoirs, d’une mise à l’écart progressive du confessionnalisme telle qu’elle était prévue par les Accords de Taëf, d’une réforme judiciaire et enfin d’un renforcement des pouvoirs du Parlement.

Conclusions. Le simple fait d’avoir pu effectuer ces constats et dresser un tel inventaire de propositions, certes très générales, dans un climat apaisé, a permis de faire ressortir le fait que toutes les parties concernées, et présentes, sont convenues de la nécessité de rechercher, prioritairement entre Libanais, des solutions à leurs différends.  Cela afin de redonner à l’Etat une capacité d’action intérieure et extérieure en toute souveraineté et en toute indépendance. La seule expression de ce souci est déjà en soi   un succès.  L’examen technique des diverses propositions avancées devrait se faire lors de prochaines réunions.

  • Seconde Rencontre : Mont- Pèlerin – 22-24 juin 2007

Constat. Suite a la première rencontre du Mont-Pèlerin, il a été convenu en accord avec les participants et le DFAE d’organiser la seconde rencontre interlibanaise. L’acquis principal de la première rencontre était de nature intangible. En effet, cette réunion avait pu briser la glace entre l’opposition et la majorité libanaises et ouvert des perspectives pour des rencontres futures. Les chefs politiques avaient été informés par les participants des résultats de cette initiative. Tous sans exception avaient exprimé leur accord pour organiser une deuxième rencontre dans le but d’identifier les points d’accord et les confirmer et pour approfondir les discussions autour des points de désaccords. Les accords de Taëf et les relations extérieures ont été identifiés comme les thèmes majeurs de la Rencontre. L’objectif principal était d’obtenir un résultat plus concret tel un communiqué qui traduirait les points essentiels sur lesquels les participants parvenaient à un accord et les points qui nécessiteraient plus d’approfondissement lors de réunions ultérieures. Cet objectif fut atteint et un communiqué final fut obtenu et distribué à la presse.

Résultats obtenus. L’un des principaux résultats de cette Rencontre est d’avoir réussi à maintenir le contact entre les différents courants politiques libanais et à soutenir des débats profonds et responsables sur l’avenir du Liban et les racines de la crise actuelle. Il n’était pas question de trouver des solutions aux problèmes en suspens, mais de réfléchir en profondeur sur les fondements mêmes du pays, en commençant par la question suivante : pourquoi le Liban est-il régulièrement le théâtre de secousses ? Et comment parvenir à des structures stables et assez souples qui permettraient d’éviter à l’avenir ce genre de secousses ?

Un autre résultat important fut la publication d’un communiqué final. Ce communiqué a insisté sur le fait que les personnalités participant à cette session n’ont pas une représentativité politique officielle, mais reflètent plutôt des courants de pensée au sein de la société libanaise. Cette formulation avait permis aux participants une certaine liberté de parole et une certaine distance par rapport aux discours politiciens échangés entre les libanais a travers les medias.

Les débats ont été divisés en trois volets : la nécessité de préserver la paix civile et d’éviter le chaos, ce qui nécessite l’abandon du discours radical et accusateur ; le deuxième volet est consacré à la réédification des institutions libanaises, et le troisième consiste à poser les bases d’une stabilité permanente du régime et de la société au Liban. Pour les participants, les trois volets sont interdépendants, mais il fallait bien structurer les discussions. Néanmoins, la pression des nouvelles en provenance de Beyrouth a poussé les interlocuteurs à évoquer les questions d’actualité. Une session avait été consacrée à la crise immédiate ce qui a permis aux participants d’exprimer en toute franchise leur peurs et appréhensions vis-à-vis des autres parties.

Malgré la dureté des débats cette rencontre a tout de même permis de créer une dynamique de groupe positive et fructueuse qui a été couronnée par un communiqué final. Il est important de signaler qu’un tel communiqué émanant de tous les courants politiques libanais n’avait jamais été obtenu jusqu’à présent.

  • Troisième Rencontre : Konolfingen 17-19 août 2007

Constat. Suite a la deuxième rencontre du Mont-Pèlerin, il a été convenu en accord avec les participants et le DFAE d’organiser la troisième rencontre interlibanaise. Le résultat le plus important de la deuxième rencontre fut la publication d’un communiqué final. Cette troisième rencontre a permis aux participants d’initier des réflexions sur les deux grandes thématiques des relations libano-syriennes et du système de la démocratie consensuelle. Les débats, qui ont débuté par une session d’analyse sur la crise actuelle, ont permis aux participants d’initier un véritable dialogue et d’exposer leurs points d’accord mais aussi de désaccord sur ces deux thèmes. Les discussions ont permis des réflexions substantielles, et même techniques, qui ont abouti à la rédaction de textes à l’issue de la réunion.

Résultats. La thématique des relations avec la Syrie a donné lieu à trois sessions de discussions qui ont abouti à la rédaction d’un texte à l’issue de la rencontre. La première session a porté sur les relations bilatérales entre le Liban et la Syrie dans l’optique de poser le cadre général de ces relations. L’objectif de parvenir à la « normalisation » de ces relations a nourri l’ensemble des débats.

La seconde session a été l’occasion d’initier une réflexion sur les conséquences de la relation spéciale avec la Syrie pour la relation avec Israël et le reste du monde. La nécessité de mettre fin au fait que le Liban constitue souvent un « champ de bataille » dans la région est tout d’abord rappelée. Le Liban est en effet considéré comme un « maillon faible » et c’est en raison des faiblesses actuelles du Liban que l’on utilise son territoire comme un terrain d’affrontements

La troisième session concernant les relations libano-syriennes a porté sur les relations régionales et internationales des partis libanais et les mesures pour une stratégie de confiance. Les participants ont pour la plupart insisté sur le fait que les relations avec la Syrie devraient s’organiser de façon interétatique et non avec les partis. Or, il est apparu que des dissensions internes étaient de nature à empêcher la normalisation des relations entre le Liban et la Syrie sur cet aspect. La question du tribunal international et des réactions futures de la Syrie à ses décisions, a également fait l’objet de discussions.

La seconde thématique, qui portait sur la démocratie consensuelle, a fait l’objet d’analyses approfondies, d’un caractère technique, de la part de l’ensemble des intervenants. Le droit constitutionnel libanais ainsi que l’accord de Taëf  se sont naturellement trouvés au centre des discussions. Le débat s’est tenu sur trois niveaux : la définition du rôle de la démocratie consensuelle dans le système parlementaire libanais, la formation des institutions politiques libanaises au niveau du pouvoir exécutif et les mécanismes de prise de décision au sein de ces institutions. Les participants ont tout d’abord convenu de la nécessité d’apporter des éclaircissements sur les réalités du consensualisme caractérisant le régime démocratique libanais. Ils ont convenus que ce système consensuel s’inscrivait dans l’étude de la Constitution libanaise et de l’accord de Taëf. Néanmoins, les intervenants ont mis en lumière deux approches des textes en affirmant que ces deux approches n’étaient pas nécessairement contradictoires. La première approche consistait à rappeler le caractère bien défini des principes régissant les démocraties. Une démocratie, même consensuelle, se doit de respecter lesdits principes. La seconde approche reconnaît l’existence de normes internationales et de principes généraux concernant les régimes démocratiques mais insiste sur la nécessaire prise en considération des spécificités libanaises.

Au-delà de ces deux approches, les participants s’accordent à dire qu’il convient de différencier entre la situation de crise actuelle et une situation normale. Ils ont également convenus que l’étude de la démocratie consensuelle ne devait pas être uniquement juridique mais également politique.

Cette thématique a fait l’objet de la rédaction d’un texte qui permet d’identifier les points de désaccord en posant onze questions sur le modèle de la démocratie consensuelle.

Suite à la Troisième Rencontre, trois réunions ont eu lieu à Beyrouth pour discuter de la loi électorale et préparer la prochaine rencontre. Il a été convenu d’organiser une quatrième rencontre en Suisse sur le thème de la politique de défense intégrée du Liban. La date n’a pas été fixée vu les incertitudes de la situation politique au Liban.

 

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